Valse avec bachir
Dans Valse avec Bachir, Ari Folman, son réalisateur revient sur son expérience vécue alors qu’il effectuait son service militaire, pendant l’invasion israélienne du Sud Liban en 1982. Il met en scène le déroulement de sa propre enquête sur sa participation à l’opération ""Paix en Galilée" contre l’Organisation de Libération de la Palestine, qui a lieu à partir du 6 juin, et mène à l’occupation de Beyrouth-Ouest par les Forces de défense israéliennes le 15 septembre. Le film se concentre sur le souvenir de la nuit du massacre perpétré par les membres d’une unité des Phalanges libanaises dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila les 16-17 septembre 1982. Ce massacre a été commis par les milices chrétiennes suite à l’assassinat le 14 septembre de leur chef, Bachir Gemayel, d'où le titre du film "valse avec Bachir". Valse avec Bachir s’inscrit dans le genre cinématographique du film de guerre et emprunte au registre documentaire agrémenté de scènes de fiction. Nous étudierons la déclinaison de ce processus dans un premier point. Mais ce film met surtout en évidence la résurgence du traumatisme vécu par son principal héros, Ari Folman lui-même à travers un processus d’enquête qui nous amène à revisiter les points de repères et traces visuelles de l’événement dans le champ mémoriel. Enfin on verra que ce film génère plus largement un processus de remémoration collectif en établissant un trait d'union entre le massacre vécu par le héros et la Shoah.
Documentaire et fiction
Ce film est donc avant tout un film de guerre du registre documentaire dont le réalisateur emprunte tous les codes. Ceux-ci se retrouvent en premier lieu dans la présentation et l’enchaînement des différentes séquences qui s’appuient sur une série d’entretiens menés par Ari Forman avec d’anciens compagnons de guerre. Ces entretiens correspondent au "modus opérandi" typique du cinéma documentaire. Par exemple, au début de