Si la comédie à la française devait adopter un visage, ce serait celui de Gérard Oury. Né le 29 avril 1919 à Paris, on doit à ce réalisateur quelques-uns des films les plus drôles et les plus réussis de ces cinquante dernières années. Le Corniaud (1965), La Grande Vadrouille (1966), Le Cerveau (1969), puis Les Aventures de Rabbi Jacob (en 1973) firent de Louis de Funès une star. Dans les années 1980, Le Coup du parapluie avec Jean Richard, L'As des as avec Jean-Paul Belmondo et La Vengeance du serpent à plumes avec Coluche firent de Oury le réalisateur préféré parmi les monstres sacrés de notre box-office.

En effet, avec lui, l'échec était impossible. Même La Soif de l'or construit autour de Christian Clavier (1993), Fantôme avec chauffeur avec Philippe Noiret et Gérard Jugnot en 1996 font partie des longs-métrages les plus souvent diffusés à la télévision. Au total, les dix-sept films qu'il a réalisés ont attiré plus de 68 millions de spectateurs dans les salles obscures. Record inégalé et sans doute inégalable ! Il faut dire que le cinéma d'Oury vous en mettait plein les yeux et les oreilles. Ce n'est pas tant sa réalisation qui marquait les esprits - un très classique champ/contrechamp -, mais le scénario toujours très soigné et riche, des acteurs de haute volée, des dialogues qui faisaient mouche et des gags qui s'enchaînaient. Bref, tout était fait pour faire plaisir aux spectateurs... Une attitude qui contraste souvent avec celle de réalisateurs parfois là pour se faire plaisir...

Roi du rire

En mars 1998, Gérard Oury fut élu à l'Académie des beaux-arts au fauteuil de René Clément. Pierre Schoendoerffer fit son discours de réception, et en 2007, c'est Jean-Jacques Annaud qui lui succéda en 2007. L'âge venant, Gérard Oury fut frappé de cécité. C'est presque aveugle qu'il tourna en 1999 Le Schpountz, le remake du film de Marcel Pagnol. Smaïn dans le rôle de Fernandel ne permit pas au film de rencontrer le succès populaire escompté. Le réalisateur