Venise au xie siècle
Les relations de Venise avec l’Empire byzantin sont étroites et confiantes ; en effet, la ville apporte un véritable appui sur mer à l’Orient. En 992, un chrysobulle (Bulle d’or) témoigne des bonnes relations, essentiellement commerciales entre Venise et l’Empire byzantin ; les commerçants obtiennent une réduction des taxes sur leurs marchandises et le traitement direct de leurs affaires par les services financiers de la Constantinople. En échange, Venise s’engage à transporter les soldats impériaux du Bosphore aux territoires byzantins d’Italie méridionale. Ainsi, bien que l’obligation soit lourde, la marine vénitienne substitue la marine impériale dans l’Adriatique ; implicitement, la puissance et l’autorité de Venise sont reconnues dans la région. En 1099, la première croisade et la prise de Jérusalem ouvrent aux marchands vénitiens d’immenses perspectives commerciales.
Au XIIe siècle, les Italiens créent de véritables colonies de peuplement. Les Génois possèdent des comptoirs sur tous les rivages de la Méditerranée et l’on peut parler d’un empire colonial vénitien, qui s’étendrait sur les rives de l’Adriatique, en Crète, dans les îles ioniennes et égéennes et au Moyen Orient. Ainsi, en 1135, Venise, comme Gênes et Pise obtient la propriété d’un quartier dans les principales villes et ports de la Terre Sainte. Ces quartiers ont leurs rues commerçantes,