Verité
1. James, Bergson, Nietzsche...
William James fut sans doute le philosophe le plus opposé à la raison. La vérité, selon lui, ne peut pas être découverte par des procédés logiques. Pourquoi ? Parce que la vérité est essentiellement irrationnelle. Il écrit dans son Pluralistic universe que «nous devons apprendre à renoncer à la logique loyalement, entièrement, et irrévocablement, car la réalité, la vie, l'expérience et le concret, l'immédiat ou quel que soit le mot employé, dépasse notre logique, la déborde et l'entoure.
William James substitue donc à la vraie doctrine rationaliste la notion de pragmatisme. Il faut supposer qu'une idée est vraie, si elle réussit. Le bien et le mal doivent être jugés selon leur efficacité dans l'ordre concret: (...) le vrai n'est qu'un expédient pour la façon de penser, de même que le «bien» pour notre façon de se conduire. Un expédient de n'importe quelle sorte; un expédient à la longue et dans l'ensemble, bien sûr...La philosophie n'est qu'une affaire de vision passionnée plutôt que de logique - la logique ne trouvant que plus tard une raison pour la vision.
La vérité de toute chose (science ou mathématiques) ne repose que sur l'utilité de ses conséquences. La logique traditionnelle, fidèle à certains principes de base, à une certaine stabilité, doit être répudiée. La vérité est donc inexistante. La vérité est ambulatoire. Elle