L’Amour par terre

Introduction Amorce : Tout comme il s’était passionné pour le Moyen-âge à la période romantique, le XIXème siècle mit également à la mode vers les années 1830 le XVIIIème siècle comme thème littéraire et artistique. La flamboyance et l’imaginaire de ce siècle intéresse les artistes puis des écrivains tels que les Goncourts, Hugo1, Gautier, Baudelaire2 et bien d’autres encore3. Dans le monde artistique on commence alors tout juste à reconnaitre et à mesurer le génie d’un peintre caractéristique de ce siècle : Jean-Antoine Watteau, celui qui créa le genre pictural de la « fête galante » dont Verlaine tire le titre de son second recueil poétique : « Fêtes Galantes ».

Situation : Il fête alors son vingt-cinquième anniversaire : nous sommes en mars 1869. Il est encore membre du Parnasse Contemporain, et son recueil passe à première vue pour une œuvre parnassienne. Mais l’année 1867 où il avait commencé à en rédiger les premiers poèmes est marquée par la mort de sa cousine Élisa, premier amour platonique et déçu. Ainsi sur les 22 poèmes du recueil, certains furent rédigés avant le drame, mais le vingtième L’Amour par terre fut bien composé après.

Caractérisation : c’est un poème en alexandrins réparti en quatre quatrains à rimes embrassées. La tonalité est lyrique et plus particulièrement élégiaque.

Problématique : Nous verrons comment derrière le décor artificiel d’une époque révolue propre à l’impersonnalité parnassienne, le poète laisse transparaître les rêves et les regrets d’une sensibilité blessée par un drame secret.

Plan : Dans une 1ère partie nous étudierons le transfert des sentiments sur la statue, puis dans une 2ème partie la désillusion qui s’empare du poète, et enfin dans une 3ème partie la solitude dans laquelle il se retrouve.

Corpus I. Le transfert des sentiments sur la statue
A. Un symbole traditionnel de l'amour
Le genre pictural de la fête galante telle que l’a illustrée Watteau se place toujours