Construire avec le peuple d’Hassan Fathy présente une expérience sur l’architecture rurale, et plus largement sur la place des connaissances traditionnelles, ancestrales dans des sociétés qui se modernisent. Modernité qui sert souvent à justifier des pratiques intéressées par ceux qui l’évoquent et la promeuvent. Hassan Fathy structure cette réflexion à partir de l’exemple du village de Gourna prés de Louxor, qu’il est chargé de concevoir et de construire afin d’accueillir une population déplacée qui vivait sur une ancienne nécropole.

Ce projet de construction en terre intègre la population dés la conception des plans puisque Hassan Fathy dessine les plans des maisons et la structure du village suivant l’avis et les dires de la population qu’il a consulté au préalable et durant les premières réalisations. En outre, il explique avec précision les différentes techniques de constructions et les choix architecturaux faits en fonction du climat (orientation suivant le soleil, le vent, etc.), de l’organisation sociale traditionnelle avec des espaces communautaires (places, marché, théâtre, hammam, etc.)et privatifs, ou encore en fonction de considérations socioéconomiques et sanitaires.

Dans une deuxième grande partie, il présente ce que pourrait être un programme national de reconstruction rurale, puisque en 1970 encor 90 pour cent de la population égyptienne est paysanne et vie dans des conditions de précarité extrêmes. Il critique notamment le mode de planification pour la modernisation des compagnes égyptienne qui repose sur la contractualisation entre promoteurs, industries souvent étrangères et décideurs nationaux. I l prône la constitution d’équipes de travail pluridisciplinaires afin d’intégrer les différentes composantes d’un projet de logement et d’urbanisme. Le souci de participation de la population est présent tout au long du récit.

Dans la dernière partie, qu’il nomme fugue ; il présente les différents obstacles minimes et plus conséquents qui ont