Vers l'unité de l'homme
L'Inde ancienne disait : Vasudhaiva kudumbakam , « La terre est une seule famille ». L'idéal de l'unité humaine, déjà présent à l'aube des temps mais jamais réalisé, n'a jamais paru aussi proche d'une réalisation partielle, mais paradoxalement, plus nous nous en approchons, plus le but semble nous échapper. Sri Aurobindo était un révolutionnaire, qui travaillait à organiser la révolte pour la libération de l'Inde au début du XXe siècle. Mais déjà il voyait plus loin que l'Inde et plus loin que la politique, puisqu'il déclarait à cette époque : « Ce n'est pas une révolte contre le gouvernement britannique qui est nécessaire. C'est en fait une révolte contre la Nature universelle toute entière ». Quant à la conscience, il savait que c'était le point de départ de toute chose. C'est ainsi que son action principale, en tant que leader de la lutte anti-colonialiste, fut d'abord d'éveiller ses compatriotes, de transformer radicalement leur mentalité et de les convertir à l'idéal de l'indépendance.
Nous parlons de globalisation, mais en même temps nous déplorons l'uniformité grandissante et redoutons qu'une culture « globale » ne submerge les diverses et riches cultures existant sur terre. Nous faisons face à des problèmes d'environnement qui menacent la survie même de la planète, et nous savons bien que pour y remédier l'état nation n'est plus l'instrument adapté. Et pourtant le concept même de supranationalité est perçu comme un empiétement sur la souveraineté nationale, laquelle souveraineté a été gagnée au prix de combien de luttes et de souffrances. Il est évident que l'égoïsme est le plus grand obstacle à une vie sur terre de paix et d'harmonie, mais des siècles de prêche religieux ou d'enseignement moral n'ont pu convaincre l'ego d'abandonner ses prétentions car lui parler de fraternité, c'est lui parler d'une chose qui est fondamentalement contraire à sa nature. Par conséquent il semble que cette marche réticente vers une certaine forme