Victor BRAUNER
D'abord dadaïste, puis surréaliste, il est un des membres de l'importante communauté d'artistes et intellectuels roumains de Paris avec Constantin Brâncuși, Emil Cioran, Mircea Eliade, Eugène Ionesco, Isidore Isou, Panaït Istrati et Tristan Tzara.
Sa jeunesse est marquée par deux faits importants : d'une part, la révolte en Moldavie et les séances de spiritisme de son père auxquelles il assiste en secret, et, d’autre part, le souvenir de l’excitation, comme un présage funeste, provoquée par le passage de la comète de Halley en 1911. La famille Brauner s’installe pendant quelque temps à Hambourg, puis à Vienne, en 1913, mais revient en Roumanie en 1914, puis, enfin, se fixe et à Bucarest en 1918. Il étudie à l'École des beaux-arts de Bucarest de 1919 à 1921.
En octobre 1924, il expose ses œuvres et édite, avec Ilarie Voronca, une revue Dada, 75 H.P. (un seul numéro), dans laquelle il écrit le manifeste de la « picto-poésie ». Ni tout à fait peinture, ni tout à fait poésie, la « picto-poésie » juxtapose des formes géométriques différenciées selon la couleur et la touche du pinceau, où s'inscrivent des lettres tracées à la main ou au pochoir, formant dans l'esprit à la fois futuriste, dadaïste et constructiviste, un vocabulaire dont la signification ne prend sens que par leur inscription sur la toile et soulignent l'expression dynamique de l'image. Son jeune frère Théodore Brauner deviendra d'ailleurs une figure marquante de la photographie surréaliste.
Un premier voyage à Paris, en 1925, lui fait découvrir Giorgio De Chirico et les surréalistes. Mais ce n'est qu'en 1932, installé à Paris, qu'il prend contact avec ces derniers grâce à Yves Tanguy. Il commence une série de tableaux autour du symbole de l'œil énucléé (Salomé). Son autoportrait (Autoportrait 1931) est-il la prémonition de la perte de son œil sept ans plus