TP d’analyse textuelle : 1er cours le 03/10/2011

Poème de Victor Hugo : « Demain, dès l’aube… »

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.



Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.



Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

1ère strophe :

Demain : c’est une indication temporelle.
Dès l’aube : c’est plus précis et implante un certain décor (c’est le levé du soleil). L’aube annonce une clarté de plus en plus grande. « Dès » indique une détermination rajoutée au moment le plus tôt de la journée qui est l’aube.
Blanchit : reflet de l’aube, on peut imaginer du givre. Il y a le contraste de la nuit avec le « blanc » de la journée.
A l’heure où : moment extrêmement précis dans le temps.
L’utilisation du présent dans « à l’heure où blanchit » : indique une action qui se répète, peut-être chaque jour.
3 compléments de temps de plus en plus précis : indique une détermination, une certitude et une assurance.
Je partirai : le « je » est une implication personnelle de quelqu’un, et l’enjambement mettant en évidence « partirai » accentue le fait de partir en lui même. « Je partirai » donne l’effet d’une promesse. C’est court, droit au but. On ne sait pas où il va, mais on est certain qu’il va bien quelque part.
Je sais que tu m’attends : marque de familiarité, on fait intervenir un correspondant qu’on ne vouvoie pas. On découvre le but -> il part car quelqu’un l’attend. Il y a une réciprocité. Le « tu » es passif, tandis que le « je » est clairement actif.
Vois-tu : interpellation directe.