Vieillesse
Le débat pourrait chercher à clarifier ce qui se passe dans notre société autour de la vieillesse. Selon Jean-Claude PASSERON, ancien professeur de sociologie à l’Université de Nantes, il faut se prémunir contre deux risques d’illusion : celle du « toujours pareil » et celle du « jamais vu ». Il faut donc combiner la connaissance par les différences et la connaissance par les continuités. Cet universitaire ajoutait en 1987 un conseil de prudence en précisant qu’il fallait à « l’historien de la contemporanéité dix bonnes raisons plutôt qu’une avant de conclure à la rupture, à la césure, à la nouveauté ».
La double face de l’allongement de la vie humaine
L’allongement de la vie humaine conduit nos concitoyens à se poser des questions redoutables. Le vieillissement est connoté de façon fortement négative. Sans doute n’est-ce pas nouveau mais ce qui l’est un peu plus c’est le fait que la généralisation de l’augmentation de la durée de vie moyenne dans tous les groupes sociaux donne l’impression d’un vieillissement de la société dans son ensemble. Ce phénomène attendu, amplifié dans la période à venir par le papy-boom, est souvent vu comme un problème, voire comme une catastrophe. On ne s’attardera guère sur le supposé conservatisme collectif induit par ce phénomène dont la vérification empirique reste délicate. On s’attachera plutôt à souligner deux dimensions dont il est souhaitable de prendre toute la mesure. La première est d’ordre macroéconomique, c’est la « facture vieillesse », pour l’essentiel le coût des retraites auquel viennent s’ajouter les dépenses de santé des