Vincent Van Gogh
I- Présentation de l’artiste
II- Courant esthétique
III- Description détaillée de l’œuvre
Dans La Méridienne de Van Gogh, un couple de moissonneurs interrompt son interminable journée par une sieste à l’ombre d’une meule. « La sieste de midi, écrit l’historien Maurice Agulhon, permet de reprendre des forces, mais non pas d’éviter " la grosse chaleur ", qui ne sera guère moindre à deux, trois, quatre heures qu’à midi »(in G. DUBY, A. WALLON, sous la direction de, Histoire de la France rurale, t. III, « Apogée et crise de la civilisation paysanne, 1789-1914 », Seuil, 1976, p. 326). Van Gogh fait sentir l’extrême chaleur de cette journée d’août en n’employant que deux couleurs intenses et contrastées, le jaune d’or et le bleu clair.
Le bleu clair donne une impression de fraîcheur, malgré le soleil ardent qui éblouit les champs à l’arrière-plan. La ligne d’horizon, placée très haut, établit les deux faucheurs en plein milieu du champ, soulignant la profonde affinité qui relie les paysans à la terre. Comme les paysans de Van Gogh, la paysanne de Bastien-Lepage reprend ses forces, hébétée, la « face rouge et suante ; son regard fixe ne voit rien », comme dit le peintre lui-même. Le repos est aussi celui que le paysan a mérité à la fin de la journée, quand la nuit l’oblige à cesser le travail.
L’Angélus, chef-d’œuvre de Millet, évoque ce moment. A une époque où le temps n’est pas mesuré avec exactitude, les trois angélus rythment la vie quotidienne des ruraux. L’angélus du soir résonne dès la tombée du jour. Il fournit au paysan un rythme biologique en même temps qu’il suscite une « intensité de l’écoute ». Provenant du clocher à l’arrière-plan du tableau, il sacralise le temps mais aussi l’espace : il délimite par le son porté une « territorialité rassurante » . L’Angélus est remarquable par l’émotion retenue, la religiosité