Violence d’etat et transmission du traumatisme entre générations
Travail d’études
Violence d’Etat et transmission du traumatisme entre générations
Session 2002-2003 Sommaire
I- Les théories psychanalytiques de la transmission inconsciente entre générations.
1-Les apports de Freud sur la transmission et l’héritage psychique.
2-Violence d’Etat et transmission transgénérationnelle du traumatisme.
II- Traduire le trauma collectif : exemple du génocide arménien de 1915.
1-Mettre en mots, mettre en terre.
2-Etude de cas.
III- Bibliographie
IV- Annexe : retranscription de l’entretien
Introduction
Une dictature, une guerre, une extermination de masse sont des violences d’autant plus extrêmes que celui qui les inflige au peuple est l’Etat lui-même, la Loi, le Père de la nation. Ces violences utilisent le pire pour arriver à leurs fins, l’homme apparaît plus inhumain que jamais. Les victimes qui survivent à ces monstruosités ne peuvent en sortir psychologiquement indemnes : ils ont vu au-delà de nos limites de l’horreur, de la souffrance, et ont vu l’homme sous un angle plus primitif, plus barbare que notre imagination ne saurait le penser. Après chaque conflit de la sorte, l’Etat attend une période de latence plus ou moins longue avant d’avouer et de reconnaître au grand jour sa culpabilité. C’est souvent à une autre génération que le pardon s’adresse, par un autre gouvernement, et ce pardon marque la fin d’une période sombre et le début d’une reconstruction pour le peuple. Par quels mécanismes une génération de survivants transmet-elle à ses descendances le traumatisme d’une violence d’Etat ? Comment un individu, qui n’a connu ni ses ancêtres ni la situation catastrophique dans laquelle ils sont morts, peut-il souffrir à son tour de cette situation ? Une population victime d’une violence d’Etat transmettra son traumatisme de manière inconsciente de génération en génération tant