violence
L'homme est agité, crie, incapable de conduire. Il est devenu aveugle. Subitement, instantatément, incroyablement.
Et nous, aujourd'hui, sommes-nous capables de voir notre vraie nature, cachée derrière le voile de la convenance sociale?
Ce style (aucun saut de ligne, marque de dialogue, repère quelconque), c'est littéralement ou plutôt littérairement L'aveuglement mis en mot. L'aveugle qui lâche la corde lui servant de fil d'Arianne se retrouve perdu dans la structure où il est confiné, le lecteur qui lâche le livre avant la fin d'un chapitre le sera tout autant.
« ne vaut-il pas mieux être aveugle dans un monde devenu fou, plutôt que voir l'indécible? »
José Saramago nous dresse un portrait inquiétant de l’homme.
La machine politique se met en marche> mise en quarantaine, sordides conditions d’incarceration
C’est un livre terrible sur l’humiliation, la déshumanisation et la destruction.
Les implications éthiques et politiques de l’aveuglement, paradoxalement bien visibles, la critique qui est faite d’une société (qui doit être la nôtre) d’indifférence et de haine, d’ignorance et de mépris, sont parfois un peu insistantes et la promesse d’apocalypse
Si tous les aveugles deviennent effroyablement souillés de la saleté quis’accumule et de leurs propres excréments, certains se salissent bien davantage encore de l’exploitation d’autrui, du vol et du viol. Certaines scènes sont ainsi l’occasion de descriptions remarquables où la violence de l’évocation est soutenue par la crudité de vocabulaire et l’objectivité absolument neutre du récit.
ce qui arrête notre regard, un court instant, c’est l’irruption de la fiction dans un univers auquel, à cause de ce que l’on pourrait appeler notre cécité quotidienne, nous ne savons plus prêter attention". Faisant de cette cécité la fiction elle-même, L’Aveuglement restaure ainsi notre vision et nous oblige à prêter attention à la vision de l’univers