Violencedesjeunes
Comme bien des citoyens, je ne connais l’affaire que par les médias. Toute mort violente est un drame. Ici, l’affaire présente les ingrédients d’une « émotion » sociale et médiatique. Les protagonistes appartiennent à des âges, des communautés ethniques et des milieux sociaux différents. Les faits souffrent peu de contestation. Il est donc facile de s’identifier à l’une ou l’autre des parties. D’un côté, un commerçant de 67 ans, agressé à son domicile, à la nuit tombante ; de l’autre deux jeunes de 18 et 19 ans, membres une communauté pas plus remuante qu’une autre, menés par je ne sais qu’elle idée de virilité ou le goût du risque et dont le geste finit dans le sang. Au milieu, l’usage d’une arme à feu, dont nos sociétés ont réservé l’usage aux forces publiques pour éviter l’engrenage de la vengeance. C’est sans nul doute la conséquence fatale d’un conflit entre les protagonistes qui crée une double perception. Chaque partie provoque et subit une violence physique. On est pas loin de ce comportement endémique qui au moyen âge entrainait un cycle de vengeance ou plus près de nous, des homicides entre collaborateurs et résistants durant la seconde guerre.
- Pourquoi les "amis" de Jordy finissent-ils par s'exprimer par la violence urbaine?
Précisément parce que la voie de la vengeance n’est pas tolérée dans un Etat de droit. La réaction de la famille de « Jordy » est explicite : il s’agit de s’attaquer aux racines du mal, pas d’entrer dans un cycle de vengeance en exigeant vie contre vie. Donc s’attaquer à des véhicules ou du mobilier urbain étranger au conflit est un pis aller. Par ailleurs, il n’est pas fait état de revendications sociales d’une communauté marginalisée dans la vie urbaine qui exprimerait son malaise à l’occasion d’un drame. Quant au défunt, il est décrit un jeune passé par la justice des mineurs mais en