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I - La Muse, intigratrice de poésie.
A) Une autorité suprême et professorale.
La muse, protectrice des arts dans la mythologie, personnifie ici la poésie par le biais de la prosopopée. Le déictique "ici-bas" indique qu'elle se situe au-dessus des humains, dans une sphère céleste supérieure. Son rôle est avant tout didactique, il consiste à guider le poète sur la voix de la création. L'emploi d'impératifs d'ordre et de défense "laisse-la", "ne crois pas" montrent qu'elle a une autorité et un rôle clairement directif. Cela se justifie par son omniscience en ce qui concerne l'art poétique, comme le souligne le verbe de savoir "j'en sais", l'emploi du pluriel, qui dénote l'ampleur de sa connaissance. L'utilisation du présent de vérité général, de groupes nominaux globalisant "les grands poètes" apparente ses conseils à des dogmes. L'emploi de la première personne du pluriel "nous rend" ainsi que la démonstration poétique de son art à laquelle elle se livre grâce au récit enchâssé en alexandrins, prouve qu'il ne s'agit pas seulement d'un savoir théorique, puisqu'elle est aussi capable de créer et de produire.
B) Une oratrice éloquente et persuasive.
Le tutoiement intime ainsi que la référence à la "jeunesse" du poète, donne à son discours une tonalité bienveillante et maternelle qui favorise la confiance. Le vocabulaire employé concernant le poète est élogieux. Qualifié à deux reprises de "grands" il se définit comme un être d'exception. C'est un élu de Dieu, puisque sa souffrance est le fait des anges et qu'elle est sacrée "cette sainte blessure que les séraphins noirs m'ont faite". De ce fait, son oeuvre est promise à l'immortalité car le poète s'oppose au commun des mortels qui ne vivent qu'un temps. Grâce à son oeuvre, il vivra éternellement. Pour susciter toute l'attention du poète, la muse insère un prologue dans son discours qui se conclut explicitement par une morale "c'est ainsi que" et nous engage à assimiler le poète au pélican,