Vivons-nous dans une société trop permissive ?

« Il est interdit d’interdire » : tel était l’un des slogans de mai 1968, mutation socio-culturelle française majeure du 20ème siècle. En plein cœur des 30 Glorieuses, mai 1968 a été la révélation d’une évolution de la société française déjà amorcée dans les années 1960. En effet dès le début des années 1960, la France, en pleine croissance économique, voit la génération du baby-boom d’après-guerre remettre en cause les valeurs et les normes dominantes d’avant 1945. Les français, en quête d’émancipation, prônent l’anticonformisme et défendent de nouvelles valeurs, centrées sur l’autonomie et la valorisation de l'individu, impliquant le refus des règles traditionnelles de la société et la remise en cause de l'autorité. Les comportements sociaux évoluent profondément : la pratique religieuse et les mariages religieux sont en baisse, les divorces sont en hausse, les femmes et les jeunes s’affirment (développement du féminisme et du mouvement étudiant), les pratiques sexuelles et les méthodes éducatives évoluent. La liberté, et la transgression face à toute forme d’autorité (politique, religieuse, morale, sociale, familiale), s’érigent en dogme. La société française devient permissive. Aujourd’hui, dans un contexte de crise économique et sociale, l’héritage de mai 1968 est de plus en plus contesté. Ainsi Nicolas Sarkozy affirmait qu’il fallait « liquider mai 1968 » lors de la célébration des 40 ans de mai 1968 en 2008. Les anti-1968 parlent de « crise des valeurs » et prônent un retour des institutions traditionnelles comme garantes de l’ordre social. Le conformisme est réaffirmé et les lois répressives sont en constante augmentation.
Pour en revenir aux termes du sujet, une société peut tout d’abord être définie comme un groupement d’individus soumis aux mêmes lois et usages garantis par les institutions sociales : l’Etat, l’Eglise, l’école, la famille etc… L’expression « vivre une société » implique de prendre en