VOLTAIRE, Candide, 1759.
Lecture analytique 8 (LA8) : « Le Nègre de Surinam »

Objectif : étudier la portée argumentative d’un texte narratif

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Étape 1 : une description pathétique

Analysez la description que fait Voltaire du Nègre :

a) Quel est son état physique ? Relevez les éléments précis du texte.

Le nègre que rencontre Candide est dans un état déplorable :
- il est estropié : « il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite » ;
- presque nu, vêtu de haillons : « n’ayant plus que la moitié de son habit » ; « un caleçon de toile pour tout vêtement »
- en outre, il est « étendu par terre » comme un vulgaire animal.
L’esclave donne de la peine à voir, car il est blessé physiquement et moralement.

b) Quelle est sa situation morale ? Justifiez votre réponse.

Le nègre confie à Candide être « malheureux » : il compare son existence à celle des animaux qui, dit-il, sont « mille fois moins malheureux que [lui] », car ils ont le bonheur d’être libres. L’hyperbole « mille fois » accentue le côté inhumain de l’esclavage qui rabaisse l’homme en deçà de l’animal. L’interjection « hélas ! » illustre le regret, la douleur de l’esclave. Candide reprendra l’expression à son tour ligne

c) Comment Voltaire met-il en relief cette « abomination » (l. 21) au début et à la fin de l’extrait ?

Au début, Candide n’en croit pas ses yeux ; il s’exclame : « Eh, mon Dieu ! » Lui qui croyait que le monde était merveilleux, comme lui a enseigné Pangloss, découvre avec stupéfaction « l’état horrible » du nègre, ce « pauvre homme ».
À la fin, au contraire, Candide prend conscience que l’optimisme de Pangloss n’est pas valable. Il reproche au philosophe de s’être trompé, puis il « vers[e] des larmes » et se met à « pleur[er] ». Aussi, deux phrases exclamatives traduisent son émotion.

Étape 2 : les cibles de contestation

Repérez les trois catégories de personnes évoquées dans le discours du Nègre :

a) Laquelle est directement responsable de l’état dans