Voltaire et les affaires Calas et Sirvent
Affaire calas : L'erreur judiciaire de l'affaire Calas, commise par le parlement de Toulouse en 1762, s'explique par l'intolérance religieuse persistant au siècle des Lumières. Louis XV considère les protestants avec une relative bienveillance : l'exercice de leur culte est devenu pratiquement libre, Le 13 octobre 1761 Marc Antoine Calas, fils de Jean Calas, meurt à 28 ans, pendu dans la boutique de son père. Jean Calas cache le suicide de fils considéré à cette époque comme un déshonneur. La calomnie, attisée par la passion religieuse, accuse Jean Calas d'avoir étranglé son fils pour prévenir sa conversion au catholicisme. Les treize juges du Parlement sont très partagés sur le sort des accusés. Il faudra dix séances pour que la majorité requise de deux voix d’écart soit obtenue. Le 9 mars 1762, le Parlement condamne Jean Calas à la peine de mort par 8 voix contre 5. Celui ci ne voulant avouer un meurtre qu'il n'a pas commis s'est fait torturer de façon horrible sans jamais céder.
Voltaire mène l’enquête : L’affaire Calas a un retentissement considérable en France. Voltaire, alerté sur les contradictions du procès, décide de mener l’enquête. Après avoir examiné les pièces durant trois mois et après avoir longuement interrogé les frères Calas réfugiés à Genève, Voltaire a acquis une intime conviction : Marc-Antoine n’a pas pu être assassiné par son père. Dès lors, il travaille sans relâche à obtenir la réhabilitation de Jean Calas, multipliant les interventions à Versailles. Il débute l’écriture du « Traité sur la tolérance » dès octobre 1762. Bien que son ouvrage ait pour origine l’affaire Calas, dont il dénonce les incohérences, Voltaire élargit les perspectives à une vaste réflexion sur la tolérance : «