Voltaire le mondain
Voltaire rend hommage à une civilisation brillante, il "rend grâce à la Nature sage, qui, pour son bien l'a fait naître en cet âge"; il met ainsi en avant l'esprit des Lumières en exprimant sa confiance pour le progrès et les sciences. Il dépeint un âge de fer brillant et heureux où le luxe et le plaisir favorisent cet accès au progrès et au bonheur des hommes.
Il est très agréable pour Voltaire de vivre dans son époque, le présent est pour lui source de satisfaction. L'antiphrase "il est bien doux pour mon cœur très immonde" met en évidence sa désinvolture contre tous les jugements polémiques que l'on pourrait porter sur ses idées et lui-même.
Il a conscience de choquer par les audaces de ses idées, de se rendre odieux par des impertinences qui l'enchantent, mais surtout par la hardiesse de son impiété qui lui vaut beaucoup d'ennemis, dont les théologiens ou les docteurs qui défendent les vertus de la Genèse que décrie tant Voltaire dans son œuvre. Il prend plaisir à les provoquer en montrant au grand jour son amour (cf: ligne 9 "j'aime") pour le présent, il s'enthousiasme pour le siècle qui l'a vu naître: "ah! le bon temps que ce siècle de fer!", un éloge sincère et plein d'élan qui contraste considérablement par rapport au ton ironique et grinçant employé pour parler de l'âge d'or.
Il veut faire part de son admiration et de son enthousiasme à ses contemporains, en s'adressant directement à eux: "Voyez-vous pas ces agiles vaisseaux (...) ?", "Admirez-vous pour cela nos aïeux ? Est-ce vertu ?" (Question rhétorique) Il élargit donc le débat en impliquant les lecteurs. Du "je" personnel, il passe au "nous" de généralisation, comme pour prouver que d'autres partagent son opinion, à tous les honnêtes hommes qui ont de tels sentiments, tels que les mondains qui vivent avec leur temps en trouvant le bonheur sur terre et non pas dans un au-delà inaccessible. Voltaire veut donc convaincre du bien fondé de sa conception