Voltaire
La progression du récit ne s’explique donc pas par un impératif de vraisemblance mais par des enjeux philosophiques : Rencontre du Huron avec les Kerkabon : premiers traits de la satire dans l’opposition entre un homme à l’esprit libre et des personnages caractérisés par leurs préjugés
L’épisode de Saumur : occasion de dénoncer la révocation de l’Édit de Nantes, la présence de Gordon : nécessaire pour montrer l’évolution intellectuelle de l’Ingénu.. Dans l’Ingénu, le récit sert de support, de prétexte à la critique sociale et religieuse et à la satire sociale. L'ingénu ébauche une définition de certains droits imprescriptibles de l'homme : la liberté, la dignité et le respect. Voltaire lutte pour que les rapports humains reposent enfin sur une reconnaissance mutuelle de ces droits.
III.
En France, quand on demande à quelqu'un « Qu'est-ce que l'ironie ? », il n'est pas rare que la réponse soit : « L'ironie ? C'est Voltaire, c'est Candide. » Au XVIIIe siècle, on assimile encore pour une grande part, l'ironie à l'antiphrase. Pourtant, si Voltaire fait effectivement un usage presque convulsif de l'antiphrase, son ironie dépasse simplement la perspective du style.
Voltaire a dis : «Point d'injure, beaucoup d'ironie et de gaieté. Les injures révoltent, l'ironie fait rentrer les gens en eux-mêmes, la gaieté désarme » ; « L'ironie pense une chose et à sa manière, en dit une autre. Elle sort voilée comme