Vous composerez un dialogue argumentatif dans lequel deux intrlocuteurs defendent leur conception du bonheur. vous veillerez a ce que chaque interlocuteur prenne en compte tour à tour les arguments de l'autre.
Voici le texte d’un auteur qui a traité ce sujet avant l’heure et aurait eu une bonne note.
Riccio. Non , je ne me consolerai jamais de ma mort.
M. Stuart. Il me semble cependant qu'elle fut assez belle pour un musicien. Il fallut que les principaux seigneurs de la cour d'Ecosse , et le roi mon mari lui-même conspirassent contre» toi ; et l'on n'a jamais pris plus de mesures , ni fait plus de façon pour faire mourir aucun prince.
D. Riccio. Une mort si magnifique n'était point faite pour un misérable joueur de luth , que la pauvreté avait envoyé d'Italie en Ecosse. Il eût mieux valu que vous m'eussiez laissé passer doucement mes jours à votre musique, que de m'élever dans un rang de ministre d'état, qui a sans doute abrégé ma vie.
M. Stuart. Je n'eusse jamais cru te trouver si peu sensible aux graces que je t'ai faites. Etait-ce une légère distinction , que d» te recevoir tous les jours seul à ma table ? Crois-moi, Riccio, une faveur de cette nature ne faisait point de tort à ta réputation.
D. Riccio. Elle ne me fit point d'autre tort, sinon qu'il fallut mourir pour l'avoir reçue trop souvent. Hélas ! je dînais tête à tête avec vous, comme à l'ordinaire , lorsque je vis entrer le roi, accompagné de celui qui avait été choisi pour être un de mes meurtriers , parce que c'était le plus affreux écossais qui ait jamais été , et qu'une longue fièvre quarte dont il relevait, l'avait encore rendu plus effroyable. Je ne sais s'il me donna quelques coups ; mais autant qu'il m'en souvient, je mourus de la seule frayeur que sa vue me fit.
M. Stuart. J'ai rendu tant d'honneur à ta mémoire, que je t'ai fait mettre dans le tombeau des rois d'Ecosse.
D. Riccio. Je suis dans le tombeau des rois d'Ecosse [
M. Stuart. Il n'est rien de plus vrai.
D. Riccio. J'ai si peu senti le bien que cela m'a fait, que vous m'en apprenez maintenant la première nouvelle. O mou luth ! faut-il que je t'aie quitté pour m'amusera gouverner un royaume !
M. Stuart. Tu te plains ?