LECTURES EXAMEN

Hors de l’abri est certainement un livre de David Lodge. On y retrouve sa patte et certains thèmes récurrents dans ses romans, par exemple l’ambiguïté et le malaise né de l’antagonisme entre doctrine religion et sexe. Le livre est plein d’humour également, pas un humour de potache mais cet humour subtil né de situations cocasses sans être grotesque, cet humour né d’une grande sincérité. Mais la grande différence par aux autres romans de Lodge est douceur et la profondeur des sentiments qui plane sur le livre, la tendresse remplace pour un temps le cynisme qui a fait sa renommée. La raison en est certainement que de l’aveu de l’auteur, il s’agit de son roman le plus autobiographique (il se charge dans une courte introduction de faire le tri entre réalité et fiction pour le plus grand plaisir de ses fans dont je fais certainement partie). On plonge dans les racines de ses obsessions (catholiques) et cela nous permet sans doute de mieux comprendre son ' uvre. Hors de l’abri reprennent les thèmes classiques du rite de passage, du voyage initiatique, de la perte de l’enfance. On y découvre la seconde guerre et les quelques années qui suivirent au travers des yeux d’un petit garçon (chose que j’ai particulièrement apprécié sans doute parce que cela fait un parallèle étonnant avec l’expérience de mon père qui était à mes côtés au moment de ma lecture). On passe du blitz en Angleterre à la période d’occupation américaine en Allemagne. Le petit garçon y découvre le panel des sentiments humains, la relativité du bien et du mal. Alors que de petite vie misérable d’anglais en période de privation, il part pour l’Allemagne et y découvre le faste et l’insouciance de la vie des occupants américains, il révise sa vision manichéenne du monde pour accepter que le peuple allemand n’est pas forcément l’ennemi mais aussi une des grandes victimes de cette terrible guerre. Tel la jeune recrue au Vietnam, ballottée entre le Sergent Ellias et le Sergent