West side story
Derniers songes d’un fou
Kreyatif’artistiK
Deliel 1 Derniers songes d’un fou
4h00min : Mes paupières s’entrouvrent. Dehors la nuit est encore reine. Ici l’angoisse semble assiéger chaque bouffée d’air, et me voilà, ressassant avec effroi cette même pensée « Suis-je donc atteint de démence ? ». Absurde et insensé, mon monde s’avère bien être une aberration. Il est un mirage orné de concepts et de pensées où se jouent des drames sous une étonnante trivialité. Les yeux grands ouverts, je rêve. Oui je rêve de choses et d’autres qui n’existent plus, qui n’existent pas, qui n’existeront peut-être jamais, et je ne vois plus ce qui est. Ma folie est une ombre famélique qui se nourrit de mon regard. Ma folie est morbide car je suis maladivement attiré par des instants morts. Je cherche l’intensité de la vie dans des cimetières d’images et de sons, mes pensées ne sont que cela. J’ai vu mon passé tapir mon présent d’un voile noir puis lui planter un glaive en son centre. J’ai entendu mon futur ricaner du sort du présent et l’enterrer vivant sous des kilos d’espoirs stériles. Oui j’ai assisté impuissant à la crucifixion du réel. J’ai voulu crier à l’aide mais ma pensée complice me martelait sans cesse cette phrase « Ose te dresser contre nous et tu perdras ton identité ! ». Mon présent enseveli, j’ai perdu contact avec le réel, je ne connais pas les autres. Je côtoie des images sur lesquelles j’ai cloué des étiquettes et toutes sans exception doivent répondre à mes attentes. Burlesque, peut-être injuste mais c’est ainsi. Oui ma folie a des aspects despotiques. Je ne connais donc pas le véritable amour. L’affection que je dispense a certes des allures de sainte, mais en son dos se cachent des lianes jonchées d’épines. Habile séductrice, elle n’attend qu’une chose: ligoter sempiternellement sa proie, que chaque épine la perfore afin que jamais elle ne se débatte. Grossier comportement, oui, mais que faire ? Ma folie est mortellement possessive. Elle a pris