Winston churchill
Parce qu’ils considéraient que la république devait se fonder sur le « contrat social », cette même hantise a conduit, pendant plus d’un siècle, les socialistes révolutionnaires (de Marx à Trotski en passant par Blanqui, Bakounine et Lénine) à combattre, au nom de la liberté, la « démocratie bourgeoise ». En même temps, l’extrême droite cherchait à abattre le « parlementarisme ».
La défaite des fascismes en 1945, puis l’effondrement des régimes communistes en 1989 semblèrent régler le problème. La thèse de Francis Fukuyama sur la « fin de l’histoire » pouvait triompher : la démocratie était l’horizon indépassable de tout régime politique. Et chacun de rappeler le célèbre aphorisme de Winston Churchill : « La démocratie est le pire des systèmes... à l’exception de tous les autres. »
A la faveur de cette embellie, la démocratie s’est étendue partout en Europe de l’Est et dans les Etats nés de l’implosion de l’URSS. Mais aussi en Amérique latine, et, à la seule exception du monde arabe, en Afrique et en Asie. Au point que, rarissime à la veille de la seconde guerre mondiale, elle est devenue le régime politique dominant.
Et pourtant, de plus en plus nombreux sont ceux qui dénoncent ce système comme une imposture. En premier lieu parce que, en Europe, il a toléré l’apparition de 20 millions de sans-emploi et de 50 millions de pauvres... Parce que certains Etats en viennent à accepter une sorte de tiers-mondisation de leurs sociétés. Selon des rapports de l’ONU et de la Banque mondiale : « Au Royaume-Uni, les inégalités entre riches et pauvres sont les plus importantes du monde occidental, comparables à celles qui existent au Nigeria, et plus profondes que celles que l’on trouve, par exemple, à la Jamaïque, au Sri Lanka ou en Ethiopie . »