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Ouverture du capital
L'agenda politique du gouvernement Raffarin fixé par le président Chirac élu en 2002 est d'ouvrir le capital de plusieurs grandes entreprises publiques à des intérêts privés. Les rumeurs puis l'annonce lors des vœux à la presse du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin d'une modification des statuts d'EDF-GDF déclenchent d'importants mouvements de grèves et d'actions syndicales au sein de ce groupe [2] .
Le ministre de l'économie, Nicolas Sarkozy, déclare alors devant l'Assemblée nationale : « EDF-GDF ne sera pas privatisée, ni aujourd'hui, ni demain. Le gouvernement de la France veut que l'État conserve la majorité des parts de cette grande entreprise. Nous en débattrons d'ailleurs puisque la loi fixera un seuil minimum - il est aujourd'hui de 50 % - qui pourra ou non être relevé. » [3] . Et deux mois plus tard, il confirme devant les employés d'EDF : « Est-ce que nous voulons privatiser l'entreprise, la réponse est non non et non. » [4]
De fait, la loi 2004-803 du 9 août 2004 [5] , transforme l'EPIC en société anonyme et autorise sa privatisation partielle en limitant à 30 % la part d'intérêts privés.
Fusion avec Suez
Toutefois la situation a continué d'évoluer. Officiellement pour contrer la menace d'OPA hostile de l'Italien Enel sur le groupe privé Suez, le 25 février 2006 le gouvernement français de Dominique de Villepin annonce la fusion de GDF avec Suez [6] . Cette fusion mettra près de 18 mois à se concrétiser devant la fronde des parlementaires de l'opposition et du centre [7] .
En effet, en France, une telle fusion est perçue comme une « privatisation déguisée » de Gaz de France car la participation de l'État devrait mécaniquement baisser non seulement en dessous du seuil de 70 % fixé par la loi de 2004 mais même en dessous des 50 % qui permettent à l'État de piloter la marche de l'entreprise. À l'inverse, en Belgique,