Yassmina
Intrigue : Dans un restaurant bondé de Tel-Aviv, une femme fait exploser la bombe qu'elle dissimulait sous sa robe de grossesse. Toute la journée, le docteur Amine, Israélien d'origine arabe, opère à la chaîne les innombrables victimes de cet attentat atroce. Au milieu de la nuit, on le rappelle d'urgence à l'hôpital pour lui apprendre sans ménagement que la kamikaze est sa propre femme.
Il fallait l'audace rare de Yasmina Khadra pour oser aborder un tel sujet. Dans ce roman extraordinaire, on retrouve toute la générosité d'un écrivain qui n'en finit pas d'étonner par son imaginaire et son humanisme (4° de couverture. Ed Julliard)
Extrait : Je ne me souviens pas d'avoir entendu la déflagration. Un sifflement peut-être, comme le crissement d'un tissu que l'on déchire, mais je n'en suis pas sûr. Mon attention était détournée par cette sorte de divinité autour de laquelle essaimait une meute d'ouailles alors que sa garde prétorienne tentait de lui frayer un passage jusqu'à son véhicule. (premières lignes)
Critique : "On ne parlera pas ici de beauté, le terme serait à juste titre déplacé. Mais L'attentat frémit de vérité humaine. Ne cède rien de cet humanisme lucide qui anime chacun des livres de Yasmina Khadra. Il confirme un art magistral de se saisir d'un sujet brûlant et de le mettre en scène, jusque dans ses plus insupportables contradictions" J.C Lebrun L'Humanité. 14 octobre 2005
Khadra, comme l'auteur de L'Etranger, cherche l'explication des destins imperceptibles aux autres. Comme Meursault, comme Caligula, l'innocent Amine, au bout de son chemin, est condamné à mort. "Privé, comme l'écrivait Camus, des souvenirs d'une patrie perdue ou de l'espoir d'une terre promise." L'Attentat est une tragédie antique, et son héros, "le fruit vénéneux d'un dilemme". Khadra l'a écrit dans L'Ecrivain : "Pourquoi faut-il, au crépuscule d'une jeunesse, emprunter à celui du jour ses incendies, puis son deuil ; pourquoi la nostalgie doit-elle avoir un