« Yeux qui versez en l’âme.. » ronsard
Problématique: Comment se lient la poésie de cour et l’expression d’une personnalité profonde dans ce recueil ?
Introduction -
I- Un blason galant
A. Un éloge des yeux
- Apostrophe aux « yeux »,v.1 puis 9.
- Mot en une seule syllabe, accentué par la virgule ; les deux emplois de « yeux » se font dans des vers de même rythme : 1/5/6 => mis en relief du mot.
- Images associant ces yeux à des astres : gradation dans la comparaison : d'abord « planètes » v.1 puis « Soleil » v.14 => hauteur, beauté et souveraineté (l'image de la femme - astre est une image traditionnelle de la poésie galante du XVIè)
- De manière générale, ils sont associés à la lumière ou la chaleur : « foudroyant », « forge », « éclairs », « rais », « Soleil ».
- Curieusement, ni description physique, ni description morale : l'éloge tient à leur pouvoir et leur force. lexique plutôt masculin : « forts », « sagettes », « me tuez », « forge », « traits », etc.
B. La description d'un coup de foudre amoureux
- Pronoms : « vous » et « je » qui apparaît dès le 1er quatrain => influence des yeux sur le poète.
l'influence des yeux se fait exclusivement sur le poète, comme le montrent les pronoms de la 1ère personne : « en l'âme » (du poète notamment) v.1, « en moi » v.6,« les miens » (les yeux du poète) v.7 ; « me » v.8 ; « en moi » v.14
- « foudroyant » = instantanéité de l'amour, ce qu'on appelle très exactement le « coup de foudre » ! - Enjambement v. 5/6 : accentue l'immédiateté de l'amour ;
- La métaphore des « sagettes » v.8 et des « traits » v.9 est un topoï (c'est-à-dire un lieu commun, un motif récurrent) de la poésie amoureuse : ce sont les flèches de Cupidon, qui rendent fou d'amour quiconque en est touché ;
- « Amour » répété deux fois au v.9, de part et d'autre de la césure + allégorie de l'amour avec sa majuscule => lui donne une grande importance
- « je suis de merveille ravi »