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Lord de Winter s’avança à son tour.
— Je vous pardonne, dit-il, l’empoisonnement de mon frère, l’assassinat de Sa Grâce lord Buckingham ; je vous pardonne la mort du pauvre Felton, je vous pardonne vos tentatives sur ma personne. Mourez en paix !
— Et moi, dit d’Artagnan, pardonnez-moi, madame, d’avoir, par une fourberie indigne d’un gentilhomme, provoqué votre colère ; et, en échange, je vous pardonne le meurtre de ma pauvre amie et vos vengeances cruelles pour moi. Je vous pardonne et je pleure sur vous. Mourez en paix.
— I am lost ! murmura en anglais milady. I must die.
— Oui, oui, murmura Athos, qui parlait l’anglais comme sa langue maternelle ; oui, vous êtes perdue, oui, il faut mourir.
Alors elle se releva d’elle-même, jeta tout autour d’elle un de ces regards clairs qui semblaient jaillir d’un œil de flamme.
Elle ne vit rien.
Elle écouta, et n’entendit rien.
Elle n’avait autour d’elle que des ennemis.
— Où vais-je mourir ? dit-elle.
— Sur l’autre rive, répondit le bourreau.
Alors il la fit entrer dans la barque, et, comme il allait y mettre le pied, Athos lui remit une somme d’argent.
— Tenez, dit-il, voici le prix de l’exécution ; que l’on voie bien que nous agissons en juges.
— C’est bien, dit le bourreau ; et que maintenant, à son tour, cette femme sache que je n’accomplis pas mon métier, mais mon devoir.
Et il jeta l’argent dans la rivière.
— Voyez, dit Athos, cette femme a un enfant, et cependant elle n’a pas dit un mot de son enfant !
Le bateau s’éloigna vers la rive gauche de la Lys, emportant la coupable et l’exécuteur ; tous les autres demeurèrent sur la rive droite, où ils étaient