You-bleed-for-me
417 Kilomètres. 4 heures 53 minutes. La distance devient oppressante tant elle nous sépare. Mais si c'est le prix à payer pour te voir, pour pouvoir te serrer contre moi et retrouver la vie, alors je me lance dans cet incroyable périple saccadé qu'est devenu l'amitié.
Tu me manques. Depuis que je suis partie, plus rien n'a de sens. Sans toi, tout me parait être un vide inconsolable. Les photos de notre relation ont disparues dans un vent froid et humide, presque irrespirable. J'attends patiemment que nous nous recontactions, comme auparavant, comme dans notre enfance. Glacée par la froideur de l'univers, je ne fais qu'être assise, regardant le mur. C'est stupide, stupide d'être semblable à une loque affamée d'amour, et d'attendre. Parce que je ne fais plus que ça. Depuis des mois durant. Et le temps ne découle pas. Ne découle plus.
Les dix derniers mois ont été difficilement supportables. J'ai peur. Je suis terrifiée à l'idée de rencontrer d'autres personnes, peut-être aussi formidables que toi, auxquelles je vais m'attacher, et qui me feront, l'espace d'un instant, oublier tout ce que nous avons vécu. C'est un trou béant qui se trouve désormais dans ma poitrine, que toi seule est en mesure de refermer.
Cela fait huit ans. Je me souviens encore de ces endroits où nous aimions nous balader pour essayer d'oublier. Pour tenter vainement de reconstruire ce qui a été détruit puis jeté aux ordures. Ma vie a débutée lors de notre rencontre. Ce qui s'est passé précédemment s'est envolé, comme toutes ces paroles inutiles que l'on m'a crier pour me soutenir. Mais semblable à tout ce qui appartient au passé, mes souvenirs se sont évaporés.
Je tiens le billet de train Lyon-Epinal dans mes mains. Telle une feuille d'Or, il se plie sous mes actions. Le silence qui rompt l'harmonie de la pièce devient fragile. Et une fois encore, j'attends. Il ne se passera rien. Plus rien que je puisse faire ne changera le cours du temps. Je dois