Zazie dans le métro : paradoxe littéraire

Les écrivains sont dans l’ensemble des amoureux de la littérature. Ils s’amusent avec elle, essaye de la contourner afin d’en faire ressortir les subtilités. Ils la combattent et jouent avec en même temps. Et c’est cet amour des mots qui les poussent à relever de nouveau défi littéraire. Ainsi, Perec a écrit la disparition, roman où la lettre e n’est pas utilisée une seule fois. Michel Dansela écrit Le Train de Nulle Part, histoire écrite sans aucun verbe. Ils rajoutent à la base littéraire, une étrangeté, une caractéristique par jeu ou défi. La disparition est construite sur la trame d’un roman policier mais Perec y aura ajouté sa caractéristique. Or n’est-ce pas la particularité de Queneau qu’évoque Barthes dans ses essais critiques : « A sa manière, Queneau s’installe au cœur de cette contradiction, qui définit peut-être notre littérature d’aujourd’hui : il assume le masque littéraire, mais en même temps, il le montre du doigt. »
Queneau assume de rédiger une histoire mais parallèlement, il nous montre que ce n’est qu’une histoire, une fiction. Il va la rendre visible au lecteur tout en basant son roman sur elle. Zazie dans le métro est une histoire à deux étages, à deux faces. Et c’est là, la particularité ajoutée de Queneau pour combattre la littérature. Je vais donc démontrer que le point de vue de Barthes est pertinent car Queneau place ce livre à la frontière du réel et de l’irréel.

Dans le roman Zazie dans le métro, la trame et la base du roman sont classique et suivent une littérature familière et agréable à lire. Zazie est une histoire bien construite dans son architecture. En effet, le rythme est soutenu, les différentes actions s’enchainent : dès le chapitre trois Zazie s’enfuit et il s’ensuit une folle série d’actions à travers toute la ville. L’unité de temps roman est également bien pensée, il s’agit d’une courte période (le temps d’une grève). L’unité du décor est respectée, les protagonistes