Zola, bête humaine
UNE PROGRESSION
Cet extrait suit la description « d’ une scène de crime » évitée de justesse et observée du point de vue du narrateur omniscient. Jacques a failli tuer Flore. L’extrait s’ouvre sur la vision pathétique de Jacques, à terre et en sanglot, atterré par son geste. Mais très vite, le texte passe du point de vue omniscient du narrateur au point de vue interne du protagoniste. Jacques, ayant fui pour résister à sa tentation meurtrière, cherche à comprendre l’origine de ses pulsions. Dans ce cadre, l’analyse que mène le protagoniste passe par plusieurs étapes.
Tout d’abord, Jacques invoque Dieu, se situant dans le champ sémantique spirituel chrétien. Il se réfère à une possession intérieure par « un mal abominable » Le registre est pathétique et le discours injonctif. Il appelle Dieu comme témoin de son désespoir. Les phrases exclamatives qui se succèdent sont le symptôme de l’émotion intense qui l’étreint.
Mais le caractère polysémique du terme mal, permet au protagoniste de passer rapidement du champ spirituel au champ clinique, à travers une analyse intérieure portant sur les manifestations et les causes possibles de son mal.
Il entre ainsi de plein pied dans le projet de l’auteur, Zola ; celui d’un roman expérimental qui entend donner l’exemple à partir d’une observation fine de la société de son temps des thèses de Claude Bernard et surtout du Dr Lucas.
Ainsi, le protagoniste effectue tout d’abord un retour en arrière : « cela sonnait à ses oreilles, du fond de sa jeunesse ». L’introspection débute grâce à l’écho sensoriel du passé. En effet, le mal que ressent Jacques comporte une puissante dimension physique.
La seconde étape de ce parcours intérieur est de prendre ensuite de la distance par rapport à l’état d’agitation intérieure dans lequel il se trouve pour pouvoir analyser et comprendre ce qui lui arrive
La prise de conscience est affirmée à travers la volonté d’établir la vérité : « « car il ne