Zola l'assommoir le festin commentaire composé
L’Assommoir Émile Zola
Septième ouvrage du cycle des Rougon Maquart, l’Assommoir retrace la vie d’une population ouvrière qui vit dans un quartier populaire de Paris entre grands boulevards et ateliers ouvriers. Là, bastringue et café du père Colombe tâchent difficilement de faire oublier aux miséreux leurs rudes conditions de travail. L’alcool coule à flots, pendant que le navire fait l’eau. Au cours de cette scène centrale du repas, le festin, concocté par Gervaise pour glorifier sa réussite sociale lors de sa fête partagée avec ses voisins et ouvrières, aura une bien autre portée que nourricière.
Dans un premier temps nous étudierons les portraits réalistes des protagonistes du repas, puis nous verrons en quoi ce festin symbolise un climax annonciateur de la déchéance future du personnage principal, pour enfin comprendre, comment, à travers une description naturaliste dont Zola est le chef de file incontesté, l’auteur nous entraîne vers une analyse approfondie d’un monde qui nous est inconnu.
Les invités en couple ou solitaires sont définis par leurs patronymes animalesques : Les dames sont précédées par un Madame révérent et les messieurs sont nommés sans façon par leur nom de famille sèchement : seules Virginie et Clémence rejoignent le clan des hommes par une familiarité voulue. La belle-mère de Gervaise est pourvue d’un « maman » préalable, hypocoristique, qui lui donne sa place parmi les intimes de la famille.
Chacun d’entre eux se distingue par son inconvenance à table, certes, mais aussi par la manière goulue, pire vorace, de dévorer la bête offerte en centre de table : « c’est à qui mangeaient de gros morceaux de blanc », « passaient leur rage sur le rôti », « arrachait la viande avec ses deux dernières dents », « s’enfonçait un pilon entier dans la bouche » ou encore « avaient voulu de la carcasse ; la carcasse c’est le morceau des dames » ; deux des invités se distinguent par leur voracité toute particulière à