Sur le littoral Centre Est Algérien, la zone dite «le lac de Réghaia » est un site d’importance écologique de dimension internationale (protection RAMSAR). C’est un milieu lacustre et marécageux, entouré d’une ceinture boisée et en retrait d’un linéaire côtier sableux qui s’ouvre sur des petits fonds marins remarquables. Eu égard aux pressions anthropiques qu’elle subit, pour cause principalement de son insertion dans l’aire métropolitaine Algéroise, son équilibre est de plus en plus menacé. Au courant de l’année 2004, les pouvoirs publics ont engagé une réflexion pour une stratégie en vue de l’élaboration d’un plan de sauvegarde. Ceci démontre tout l’intérêt qui lui est accordé. Nous avons participé activement à ce travail. L’Analyse de Durabilité Systémique et Prospective (ADSP), méthode déjà appliquée à l’échelle de tout le littoral Algérois (larid – 2005), a été conduite pour orienter un programme d’actions en vue de la protection de la zone humide de Réghaia. Ce fut une bonne opportunité pour enrichir les enseignements sur la validité de la méthode ADSP, déjà testée à un niveau géographique élargie, mais non encore appliquée à une échelle réduite et autour d’un enjeu socio spatial plus circonscrit. L’objet du présent article est de rendre compte de cette expérience de terrain. Après un exposé succinct de la méthode, dont il existe une présentation plus explicitée par ailleurs (Coudert, Larid – 2007)1, nous tenterons de présenter les données essentielles et quelques aspects des enjeux qui caractérisent le contexte socio environnemental. On exposera ensuite le cheminement de l’analyse de durabilité de cet écosystème, afin de parvenir à un programme d’actions intégrées. On conclut avec un bref commentaire des enseignements qu’on peut tirer de cette expérience. I. La méthode ADSP L’Analyse de Durabilité Systémique et Prospective (ADSP) est une démarche qui peut enrichir l’analyse d’un territoire en vue d’orienter son devenir, en proposant des actions