A domicile un espace d'intimité
110 «
À domicile »
u epc ditmt n sae ’niié
JEAN-JACQUES ROSSELLO
Le développement actuel de l’offre de soins proposée aux enfants dans le champ médico-social sous la forme de services d’éducation spécialisée et de soin à domicile ou SESSAD, nous conduit à réfléchir, avec l’agrément de « troubles du comportement et déficience mentale légère » qui est le nôtre, à la façon dont nous pouvons concevoir notre travail soignant. Notre réflexion s’oriente vers l’idée d’un espace intime d’équipe permettant l’accueil et la mise en sens des situations apportées par les enfants et leur famille. Participer à la mise en place d’une nouvelle structure, ici un nouveau service, à sa création, donne au travail et à ceux qu’il anime une couleur particulière. Le projet bâti ensemble autour d’une table prend corps dans la réalité. De concepteurs, nous devenons acteurs. Nous sommes mis au travail par le projet que nous avons pensé. Et dans le même temps, nous devons remettre au travail le projet lui-même, lui faire dire ce que le nouveau statut d’acteurs qu’il nous donne nous a appris. Nous pourrions dire que cette couleur particulière est en partie le fait du rapport d’intimité qui s’établit entre projet, concepteurs et acteurs. Cela n’aurait rien de très original si nous n’en étions venus, dans la réflexion sur notre fonctionnement 1, à justement interroger la dimension de l’intimité à travers un des fondements mêmes de ce service, un SESSAD, service d’éducation spécialisée et de soins à domicile, dont le « à domicile » nous a orientés vers la notion d’intimité. Il y a probablement là un double paradoxe, celui qui associe intimité et service, équipe (Mellier, p. 24), et celui qui consiste à mettre en exergue le « à domicile » alors qu’au sens strict nous intervenons très peu au domicile des patients. D’un autre côté, il est admis que « à domicile » est à entendre dans le sens large de tous les lieux quotidiennement fréquentés par l’enfant. La problématique qui se