COMMENTAIRE LITTERAIRE « A une passante »,section « tableaux parisiens » , Les Fleurs du mal, ‘(1857) Baudelaire Le poème proposé à notre analyse est extrait du recueil Les fleurs du mal, écrit par Baudelaire en 1857. Cette œuvre a fait l’objet d’une condamnation pour »offense à la morale publique » , comme Madame Bovary , la même année. Comme son nom l’indique avec l’oxymore, le poète cherche à extraire la beauté du mal. Ce sonnet appartient à la section « tableaux parisiens » .Nous nous demanderons en quoi ce sonnet lyrique s’inscrit dans la modernité poétique . Dans une première partie , nous ferons la peinture d’une femme extraordinaire dans une ville ordinaire, puis dans une deuxième partie ,nous montrerons que le poète est foudroyé par cette apparition , et enfin dans une dernière partie, nous évoquerons la solitude du poète face à l’impossible partage amoureux. Alors que le poète se trouve à la terrasse d’un café parisien , il est captivé par une passante. Comme le souligne la section à laquelle appartient ce poème, « tableaux parisiens », la scène se déroule dans le Paris moderne du XIXème siècle. Les sensations auditives avec l’adjectif « assourdissante » et le verbe « hurlait » sont désagréables et agressives. L’imparfait du verbe « hurlait » confirme la durée de cette cacophonie. La personnification hyperbolique contenue dans le verbe « hurler » suggère que c’est toute la ville qui semble crier d’une même voix. La métonymie » la rue » , accentue cette idée. En outre, la construction syntaxique du vers liminaire « la rue assourdissante autour de moi hurlait » met en valeur le verbe, relégué à la fin du vers, après le complément circonstanciel de lieu. De plus, les allitérations en « r » dans ce premier vers suggèrent l’aspect pénible du bruit. Le cadre semble donc peu propice au rêve et à la séduction. C’est pourtant là que va surgir une étincelle : l’apparition d’une passante captivante. Le mot « femme » est mis en valeur par le rejet.