Introduction : A-t-on besoin d’amis ?

« La société dans laquelle nous sommes nés repose sur l’égoïsme. Les sociologues nomment cela l’individualisme alors qu’il y a un mot plus simple : nous vivons dans la société de la solitude. » (Frederic Beigbeder)

En France, parmi les personnes en âge et en droit de voter, une personne sur cinq ne le fait pas. Si cet élément n’est pas pertinent en soi, le fait que il y ait eu une nette augmentation de ce taux d’abstentionnisme depuis 2007 prouve bien que ce mouvement est caractérisé par le désengagement de l’individu dans la vie publique. Pour ne pas aider, comme l’indiquait notre ancien président Nicolas Sarkozy : « La France rentre dans l’ère du numérique ». Il est dès à présent possible de faire ses courses par internet sans avoir à croiser le chemin de qui que ce soi par exemple, ou encore, dans un autre registre se faire des milliers «d ‘amis » Facebook en une après-midi. Si les sociologues s’accordent à dire que la multiplication du nombre d’amis provoque inévitablement une démultiplication de l’intensité du lien social unissant les êtres, ils ne sont pas plus épargnés que les autres par ce processus d’individualisation.
En effet, on assiste depuis quelques temps à une montée en puissance d’un mouvement « individualiste méthodologique » qui va jusqu'à nier même l’existence de la société sui generis, la réduisant ainsi à la somme de ses partis, donc une somme d’individus. Ceci s’oppose, on le rappellera, à l’impérial holisme grandement défendu par des titans de la discipline comme Marx, Durkheim ou encore Bourdieu, qui a pour devise : « le tout social est plus que la somme de ses parties ». L’élan de notre société depuis quelques années pour la psychologie, qui à nouveau met en évidence ce processus d’individualisation, remet au gout du jour des questions pouvant traiter du rapport entre soi et les autres, généralement avec ceux qui nous sont les plus proches. Etant donné que les études sur les relations au