A-t-on le droit de se taire quand on connaît la vérité ?
Les mots du sujet
Se taire, c'est évidemment ne pas dire. Connaître la vérité, c'est savoir. Se taire quand on connaît la vérité constitue ce qu'on appelle en morale le mensonge par omission. Il s'agit donc de s'interroger sur un cas particulier de mensonge.
Le sens du problème
La question posée est celle du "droit" c'est à dire de la légitimité. Est-il légitime de mentir par omission ? Est-ce moral, sinon toujours au moins parfois ? La question est donc de savoir s'il y a vraiment un devoir de vérité (et en ce cas il est sans exception car tout devoir est absolu) ou si, au contraire, il est parfois moral de ne pas dire. La question est celle de la véracité. Faut-il toujours être vérace ou a-t-on parfois le droit de s'abstenir et alors quand ce droit existe-t-il ?
Présupposé de la question
Ici il n'y en a pas.
Réponse spontanée
Le mensonge par omission est un mensonge. Spontanément nous le condamnons. La réponse spontanée est donc négative.
Plan rédigé
Introduction.
Toute une tradition fait de la vérité un devoir : le christianisme considère que tout mensonge, y compris celui par omission, est un pêché. Quant au philosophe, n'est-il pas celui qui aime et se doit d'enseigner (donc de dire) la vérité ? Pourtant, en même temps, il nous arrive d'affirmer que toute vérité n'est pas bonne à dire et il existe des circonstances où je sais pertinemment que dire la vérité nuira à autrui. Que faut-il alors en penser : Y a-t-il un devoir absolu de vérité ou est-il parfois moral de taire ce qu'on sait ? L'enjeu de cette question est celui de nos devoirs envers autrui, s'il est vrai que la parole est un acte social. Il est clair qu'il existe des circonstances où ne pas dire la vérité est une lâcheté mais faut-il en conclure que la véracité est un devoir c'est à dire un impératif universel ? Si on peut légitimer le mensonge par omission, alors en quelles circonstances et selon quels critères est-ce possible et quelles en sont les