J'abstention et ses causes
I - LA NON-PARTICIPATION : L’ABSTENTION
A – LA TYPOLOGIE DU PHENOMENE a) Sur le plan des pratiques 1° Les abstentionnistes "durables" En 2002, 13 % des inscrits n'ont participé à aucun tour des élections présidentielles et législatives. Mais sur un temps plus long, leur nombre s'amoindrit. Le politologue François Héran, qui a suivi 400 000 électeurs entre 1995 et 1997, soit trois élections, a constaté que seulement 8 % d'entre eux s'étaient systématiquement abstenus. Ceux‐ci sont plutôt citadins, peu diplômés, au chômage ou en emploi précaire. Plus nombreux parmi les 20‐40 ans et les 80 ans et plus, ils sont souvent célibataires et locataires. 2° Les abstentionnistes intermittents Ils forment la catégorie la plus dynamique du corps électoral. Entre 1995 et 1997, 43 % des inscrits ont voté à tous les tours des trois scrutins organisés, mais 49 % en ont sauté au moins un. Tandis que le vote systématique recule, passant de 55 % à 47 % entre 1995 et 2002, le vote intermittent évolue de 34 % à 40 %. "C'est bien la pratique de l'intermittence qui a le plus augmenté et qui définit un nouveau type de comportement électoral (1), souligne Anne Muxel. De moins en moins d'électeurs sont des votants constants ou des abstentionnistes constants. Ils sont l'un et l'autre par intermittence, selon les circonstances, et se décident souvent au dernier moment. Aux élections