On sait peu de choses de la formation du jeune Preti, qui arriva à Rome vers 1630. Son premier contact avec le climat artistique romain fut orienté vers le Caravagisme nordique (Concert, mairie d'Alba), représenté à cette époque par Valentin, Serodine et le Néerlandais Mathias Stomer. Toutefois, Preti subit parallèlement l'influence du style néo-vénitien et put parfaire son enseignement au contact de Testa, de Mola et de Poussin entre 1630 et 1640 (Triomphe de Silène, musée de Tours ; Histoire de Moïse, musée Fabre, Montpellier) et lors de nombreux voyages qu'il effectua dans la péninsule, au cours des années 1640. Dans la décoration à fresque de l'abside de S. Andrea della Valle (Scènes de la vie de saint André), exécutée en 1650 et 1651, à la dualité entre les composantes caravagesque et néo-vénitienne se substitue peu à peu chez Preti un goût marqué pour la culture émilienne, celle de Lanfranco et de Guerchin, évidente dans l'implantation large des compositions et dans un vigoureux luminisme. Les fresques de la coupole (le Paradis) de S. Biagio à Modène (1651-1653), où l'influence de Pietro da Cortona est sensible dans la recherche d'un rapport spatial matière-lumière qui assouplit la volumétrie compacte des formes, représentent alors la meilleure réalisation de Preti. Il était présent à Naples dès 1653 et son second séjour qui dura jusqu'en 1660 marqua un retour aux anciennes tendances : des méditations sur Ribera, sur le luminisme de Caracciolo accompagnent un souvenir des modes de la culture vénitienne, donnant naissance à des œuvres très remarquables, comme le cycle des peintures illustrant des Scènes de la vie de sainte Catherine et de saint Pierre Célestin de S. Pietro à Maiella (1657-1659). Mais, pour Preti, le moment essentiel de cette période est la découverte de Giordano. C'est en effet à Luca Giordano que Preti doit sa nouvelle technique d'empâtement, son trait rapide et sommaire, dont le goût résolument baroque apparaît dans le Festin de