La Mort ; je suis la terreur des jeunes, la douceur des vieux... Ils n'ont pas tort, je n'ai pas de faux, ma seule arme est mon baiser. Un doux baiser avant de s'endormir, mon poison s'infiltre dans leur cœur et il s'endorme pour ne plus jamais se réveiller. Mais lui, il était si différent, il m'a vue, je n'aurais pas du le secourir mais son beau sourire m'a fait changer... Je n'ai jamais eu de pitié, je ne dois pas en avoir. Depuis que je suis petite, le monde pour moi est différent, les enfants m'évitaient et les rares qui s'approchaient mourraient vite de la suite de mes bisous d'enfant. Seule ma mère n'avait pas peur, je la croyait folle à lier quand elle me parlait de mon père. Un bel étranger me disait-elle, qui avait posé ses bagages dans notre maison, elle l'avait aimé dés le premier regard, comme dans les contes de fées... Il n'était pas comme les autres, il ne l'embrassait jamais, ne l'enlaçait sous aucun prétexte. Il était distant, mais il n'en pensait pas moins, il partagea une nuit avec elle puis, le lendemain, il s'en alla et ne revint pas. Depuis bien longtemps, j'ai compris celui qui m'a transmis la vie, ce n'est pas lui qui avait choisie d'aimer ma mère, il devait juste lui donner cet enfant, cette fille. Il se devait de transmettre ce lourd fardeau, je sais qu'il est mort maintenant, c'est moi qui l'ai emporté. Il avait ce regard, que les gens ont quand la vie a été trop dure, une larme coula de son œil droit, il m'embrassa, et quand son heure fut venu, je lui déposa le plus léger des baisers sur sa joue pour qu'il ne souffre plus. Oh Jude, comme tu lui ressemblait, maintenant je t'ai emporté, tu ne reviendras pas. Je suis Seule, de nouveau seule. Et mon amour, que j'aurais voulu te dévoiler, mais qui voudrais de moi ? De la mort. Ma mère ne m'a pas retenue quand je suis partie, elle m'a simplement dit : Je savais qu'un jour tu serais comme ton père.

J'ai tant besoin d'elle... Je voudrais la remercier, de m'avoir enfin donné ce baiser que