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Bref, sans prise de conscience et mobilisation réelle, le siècle qui pointe risque d'être la sombre photocopie de celui qui s'achève, continuellement marqué par le tragique de répétition : des discours enchanteurs et une funeste réalité. En sport, le présent efface le passé, il n'y pas d'Histoire, il n'y a que des tablettes de résultats ; il n'y a ni éthique ni culture, et quand on y parle d'art (noble) on y voit le visage des 400 boxeurs morts sur le ring depuis 1945.
La mémoire a été chassée de l'institution sportive. Dès 1894, et pendant plus de trente ans, Pierre de Coubertin annonça et dénonça l'argent, "le grand corrupteur, l'éternel ennemi !" et toutes les "périlleuses déchéances" : la "fabrication du pur-sang humain", le "panurgisme" des foules, et, dans un langage inquiétant, "les métèques du sport, journalistes en quête de copie, médecins en quête de clients, ambitieux en quête d'électeurs, fainéants en quête de distractions, gens de tout acabit en quête de notoriété". Le baron était réactionnaire et misogyne mais, à sa manière, il savait anticiper.
Sa faute, et celle de ses laudateurs aveugles, est d'avoir cru qu'on peut fonder une "société humaine", sur le culte du plus fort et du tri physique, sur la concurrence généralisée et la compétition permanente, sur