L'école
A Genève, c’est devant un constat d’échec assez comparable [20] que l’autorité politique a suscité une dynamique de “rénovation” de l’école primaire. L’objectif poursuivi est explicitement “démocratique”, donc “non sélectif”. Pour avoir un sens, le changement souhaité devra en effet permettre l’acquisition des compétences et des attitudes dont tous les élèves auront besoin pour s’intégrer dans la société de demain. [21] Dès lors, nous voici renvoyés à la double contrainte initialement dénoncée par Vellas et Baeriswyl : comment assurer la réussite de chacun des élèves tout en mal notant les plus hésitants ? Injonction paradoxale dont un spécialiste de l’évaluation comme Jean Cardinet dénonce l’obsolescence en s’appuyant sur les précédents historiques :
Il ne s’agit plus maintenant de former un petit nombre de cadres compétents pour encadrer, diriger de grandes masses d’ouvriers ou de gens peu spécialisés, mais disciplinés. Il faut maintenant diffuser au contraire les compétences. Il faut qu’un maximum d’individus puissent prendre des initiatives (...). L’évaluation ne nécessite plus de classer les élèves, mais consiste simplement à savoir si chaque individu a atteint ou