L'abbé grégoire
De ces quelques êtres d’exception dont l’œuvre et la pensée ont illuminé les esprits, ont mis à mal les valeurs de l’ordre ancien au profit des valeurs nouvelles : la science, la raison, la liberté de conscience – valeurs qui sont aujourd’hui toutes aussi évidentes que fragiles –
J’ai choisi Henri Grégoire, l’Abbé Grégoire, car il est tout à la fois un personnage local et universel.
Je rassurerais d’emblée les laïcs les plus irréductibles de l’assistance - ceux dont les cheveux se hérissent à l’idée de voir se mêler la soutane à la robe - je ne ferai aucun prosélytisme et laisserai le religieux à sa place : dans la conscience de chacun.
Ma première rencontre avec l’Abbé Grégoire s’est faite à l’occasion d’une visite au Musée des Beaux-Arts de Nancy.
Tendant l’oreille, j’y apprenais d’un guide que la place du buste de l’Abbé Grégoire à l’entrée du Musée – première œuvre que découvre le visiteur - était éminemment symbolique : elle rendait hommage à l’Abbé pour son combat en faveur de la démocratisation et de la promotion des arts.
L’Abbé Grégoire est l’un des pères fondateurs de nos musées actuels.
Curé philosophe et promoteur des arts, curé révolutionnaire et ardent défenseur des minorités religieuses et ethniques apprenais-je plus tard.
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Henri Grégoire est né dans le ressort du Tribunal : à Vého, le 4 décembre 1750.
Madame le Président, qui connaît désormais parfaitement les contrées les plus reculées de son ressort, pour qui aucun lieu-dit, hameau ou haie mal plantée conserve aujourd’hui quelque mystère, sait que Vého se situe dans le Canton de Blâmont à 2,2 km de Blémerey, à 2,4 km de Raillon et à 3,9 km d’Emberménil.
Grégoire est issu d’une famille pauvre et profondément croyante.
Sa vive intelligence sera remarquée précocement.
Ses biographes racontent qu’à l’âge de huit ans, le maître d’école n’a plus