L'affaire callas
19 mars 1698 : naissance à Lacabarède, près de Castres, de Jean Calas, de famille protestante; l'enfant reçoit quatre jours plus tard le baptême de pure forme de l'Eglise catholique.
19 octobre 1731 : Jean Calas épouse Anne-Rose Cabibel, protestante comme lui. Il est installé depuis 1722 comme marchand lingier rue des Filatiers à Toulouse. Le couple aura quatre fils (Marc-Antoine, Pierre, Louis et Donat) et deux filles, Anne et Anne-Rose.
7 novembre 1732 : Baptême de Marc-Antoine Calas.
1756 : Conversion au catholicisme de Louis, peut-être due à l'influence de la servante très pieuse Jeanne Viguière.
18 mai 1759 : Marc-Antoine Calas, reçu bachelier en droit, ne peut obtenir des autorités ecclésiastiques le certificat nécessaire à la soutenance des actes de licence. Il se résigne mal à vivre dans la maison paternelle.
24 janvier 1761 : Lettre du subdélégué de Toulouse à l'intendant du Languedoc faisant état de la mauvaise volonté de Jean Calas à subvenir aux besoins de son fils Louis, qui ne vit plus sous le toit familial.
13-14 octobre 1761 : Marc-Antoine Calas est trouvé étranglé au rez de chaussée de la maison. Le capitoul David de Beaudrigue mène l'enquête. Il est peut-être vite influencé par la rumeur attribuant le meurtre à la fureur de Jean Calas, motivée par une prochaine conversion de son fils au catholicisme.
15 octobre 1761 : Interrogatoire sur écrou de Jean Calas, de son fils Pierre, et de Gaubert Lavaisse, leur invité le soir du drame. Les accusés soutiennent d'abord la thèse du meurtre par un inconnu, puis, sur le conseil de leurs avocats, révèlent avoir trouvé Marc-Antoine pendu. Ils auraient maquillé ce suicide en meurtre et menti aux enquêteurs pour épargner au défunt la honte d'un crime contre soi-même.
18 novembre 1761 : Sentence des Capitouls affirmant la culpabilité des accusés, Jean, Anne-Rose, Pierre Calas, Jeanne Viguière et Lavaisse. Ceux-ci plaident leur innocence et font appel devant le Parlement de