l'Affaire Omar Raddad
Le lendemain, les gendarmes trouvent son corps exsangue dans la cave de sa demeure et n’ont pas à chercher très longtemps pour avoir un suspect puisque la victime semble avoir eu l’énergie d’écrire sur le mur, avec son propre sang, le nom de son assassin : Omar Raddad.
Ce marocain de 29 ans est en France depuis six ans et travaille comme jardinier dans la propriété de Mme Marchal, ainsi que pour son amie et voisine Mme Pascal. La police découvre qu’il joue régulièrement et perd beaucoup d’argent, ce qui le poussait fréquemment à demander des avances à ses employeurs, dont Ghislaine Marchal. Elle pense avoir trouvé le mobile du meurtre, d’autant qu’un témoin affirme que le refus de Mme Marchal de continuer à lui avancer de l’argent avait généré une altercation verbale, quelques jours auparavant.
Raddad est rapidement appréhendé et placé en détention.
Il clame son innocence, mais les évidences sont contre lui et il n’arrive pas à trouver des témoins pour étayer son alibi au moment présumé du crime. De plus, la gendarmerie persuadée d’avoir trouvé le coupable, ne prend pas la peine d’enquêter plus avant. Enfin, le fait qu’il ne parle pas bien le français et ne soit donc pas vraiment en mesure de se défendre correctement ne joue pas en sa faveur.
Il est condamné à 18 ans de réclusion criminelle, et les efforts de son avocat, Maître Vergès, n’auront pas suffi à infléchir la décision du juge.
Pourtant, les zones d’ombres sont nombreuses dans cette affaire.
Quand a réellement été tuée Mme Marchal? Au départ, les experts fixèrent, dans leur rapport, la date du meurtre au 24 juin, une date à laquelle Omar Raddad avait un alibi en béton… Mais ils se rétractèrent, parlant de faute de frappe dans ledit rapport… Bizarre… Seule une contre-expertise aurait pu éclaircir définitivement ce point, mais elle fut rendue impossible par la décision de la famille de Ghislaine