l'affectivité est la clé des conduites motrices en eps
Contextualisation 1
L’expression des émotions constitue, très tôt, un instrument efficace pour communiquer avec son entourage. Ainsi les parents parviennent facilement à détecter chez leur bébé, bien avant l’apparition du langage, une expression de souffrance, de bonheur ou de répugnance. Réciproquement, les bébés réagissent très tôt aux expression du visage de leurs parents (Keating,
1994), le sourire de l’un répondant au sourire de l’autre. La dimension affective est donc un élément constitutif du développement de l’être humain, les études montrant d’ailleurs que les enfants ayant souffert de carences affectives peuvent présenter des retards de développement ou des troubles plus ou moins sévères à l’âge adulte (J.Bowlby, Attachement et perte,
PUF, 1978 ou D.Anzieu, L’attachement, Delachaux & Niestlé, 1974). Dès lors, si les liens entre dimension affective et développement semblent avérés, qu’en est-il de l’apprentissage : ces liens concernent-ils aussi le domaine de l’éducation physique et sportive ?
Contextualisation 2
« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas ». Cette célèbre citation de Blaise Pascal (Pensées, 1671) révèle le peu d’intérêt, voire la méfiance que la philosophie et la science ont accordé aux émotions et aux sentiments, celles-ci ayant durablement été opposées à la raison et à la connaissance. L’école également a longtemps fait peu de cas à la dimension affective, et il fallut attendre une « révolution copernicienne » (P.Parlebas, Pour une épistémologie de l’éducation physique,
Revue EPS n°110, juillet 1971) plaçant l’enfant au centre du système éducatif pour voir l’enseignant commencer à s’intéresser à ses états affectifs. L’éducation physique et sportive a suivi cette évolution, puisqu’elle reconnaît aujourd’hui officiellement aux Activités Physiques, Sportives et Artistiques (APSA) une « source d’émotions et de plaisir » pouvant être « favorables à la motivation et