L'albatros

339 mots 2 pages
L'idée initiale de ce poème, paru seulement en 1859, remonterait à un incident du voyage à la Réunion (1841). Pour symboliser le poète, Baudelaire ne songe ni à l'aigle royal des romantiques, ni à la solitude orgueilleuse du condor, décrite par Leconte de Lisle. Il choisit « un symbole plus douloureux » : l'albatros représente « la dualité de l'homme » cloué au sol et aspirant à l'infini ; il représente surtout le poète, cet incompris. Il a vraisemblablement été inspiré à Baudelaire par son voyage en bateau à destination de l'île Bourbon alors qu'il avait à peine 20 ans. La « pêche à l'Albatros » (avec une ligne portant un liège et un triangle de fer amorcé à la viande) était traditionnelle à bord des voiliers au « grand long cours » au-delà des trois caps. L'instrument de pêche triangulaire servait d'ailleurs d'emblème à l'association des anciens marins cap-horniers. L'Albatros était souvent vu par les marins de l'époque comme malfaisant car un homme tombé à la mer - qu'on ne pouvait pas en général repêcher - était aussitôt attaqué à coups de bec par les albatros. Traditionnellement, l'albatros ainsi pêché servait aux marins à réaliser divers objets en dehors de leurs heures de quart : la peau des pattes devenait blague à tabac, certains os servaient à confectionner des mâts et vergues pour les maquettes de navires et le bec était monté sur une tête d'albatros en bois sculpté, comme pommeau d'une canne faite de vertèbres de requin enfilées sur une tige de fer, classique cadeau de l'équipage à son capitaine en fin d'une bonne traversée1. Baudelaire (contrairement à certains « intellectuels » qui firent l'expérience du voyage en mer au temps de la marine à voiles, tels le romancier américain Richard Dana ou le poète anglais John Masefield ou encore Jack London) n'avait pas choisi cet embarquement de plein gré : il y avait été contraint par son beau-père, le Général Aupick, qui espérait ainsi le « corriger de ses inconduites » et s'il détesta

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