L'aliénation
Psychologie : état de celui qui ne s’appartient plus, et présente des troubles mentaux tels qu’il ne peut être tenu pour responsable de ses actes.
Sens large et philosophique : processus non conscient par lequel un individu est dépossédé de ce qui le constitue au profit d’un autre.
Termes voisins : dépossession, asservissement
Terme opposé : liberté.
Concept d’aliénation apparaît d’abord chez Hegel et renvoie à un double mouvement. L’esprit pour s’accomplir, doit s’extérioriser, s’objectiver dans une œuvre, mais aussi et du même coup se rendre étranger à lui-même. L’histoire est pour Hegel le processus par lequel l’esprit, se perdant d’abord, se retrouve, et s’accomplit à travers ses réalisations : l’art, la religion et enfin la philosophie.
Disciple de Hegel, Feuerbach reprend le concept d’aliénation dans un sens uniquement négatif. Pr lui, l’homme projette en un au-delà les qualités qui lui sont propres. Dieu n’est que l’essence de l’humanité rendue étrangère à elle-même. La critique de la religion comme aliénation doit permettre à l’homme de réaliser son essence. Cette critique de l’aliénation comme religion doit permettre à l’homme de réaliser son essence.
Cette critique de l’aliénation religieuse est, selon Marx, insuffisante. Il faut comprendre pourquoi l’homme a besoin de religion, que Marx qualifie d’ « opium du peuple ». C’est pourquoi si Marx, dans ses premiers écrits utilise à son tour le concept d’aliénation, c’est pour l’appliquer l’analyse du travail salarié, l’aliénation essentielle étant, selon lui de nature économique et sociale. En vendant sa force de travail, le travailleur devient étranger à son travail, considéré aussi bien en tant que processus (le travail est « divisé », « parcellarisé ») qu’en tant que produit (qui échappe au travailleur salarié puisqu’il n’en est pas le propriétaire). L’aliénation recouvre ici à la fois une dépossession psychologique et une dépossession économique. Cette ambigüité amènera Marx à