L'allaitement
Le choix du thème de mon mémoire part d’une expérience rencontrée lors du stage de fin de 1ere année que j’ai effectué dans un service de « gynécologie obstétrique ». Il y avait des patientes de différentes communautés. Certaines d’entre elles comprenaient le français mais d’autres ne le comprenaient pas du tout. C’est dans ce contexte qu’une situation particulièrement embarrassante a suscité un questionnement personnel. Elle concerne le cas d’une patiente grecque résidant en France depuis 2 ans, à qui on venait d’annoncer un cancer du sein en français sans qu’elle le comprenne. Son mari était présent mais lui aussi ne parlait pas français. L’équipe s’était rendu compte qu’il comprenait quelques mots mais pas assez pour pouvoir faire le traducteur. Leurs familles respectives ne résidaient pas en France et vu leur récente installation ils ne connaissaient pas de personnes appartenant à leur communauté. Madame X est restée un mois dans le service, pendant son hospitalisation, sa prise en charge a été très difficile du fait de la barrière de la langue.
A plusieurs reprises, les infirmières et moi-même avions constaté que Mme X était en pleurs au téléphone avec sa famille de Grèce.
La détresse de cette patiente était tellement palpable que tous les professionnels de santé étaient désemparés face à cette situation difficile.
Lors des relèves, le problème de la difficulté de communiquer et de la prise en charge psychologique, était soulevée de manière récurrente par les différents corps de métiers médicaux et paramédicaux. Cependant, durant toute la durée d’hospitalisation de Mme X, nous avons eu le sentiment d’être démunis, frustrés de ne pas pouvoir répondre aux besoins et aux attentes de cette patiente, mais surtout de ne pas pouvoir assurer une prise en globale et optimale. La difficulté a été de ne pas pouvoir comprendre sa détresse, ses pleurs.
Nous étions limités pour lui permettre de verbaliser d’éventuelles craintes,