L'amour des chefs au temps du communisme
Les deux grands fondateurs du communisme soviétique, Lénine le bigame et Staline le maudit, ont mené une vie privée très éloignée de leur image publique.
Le premier n'a pas craint de pimenter sa vie conjugale à l'image de beaucoup de bourgeois du XIXe siècle. Le second a multiplié les liaisons et causé à chaque fois le malheur de ses maîtresses.
LENINE : le mariage à trois
Vladimir Oulianov se marie à la va-vite, en 1897, au fin fond de la Sibérie, sur les bords de la Léna, où l'a exilé le gouvernement tsariste. Il y gagne son pseudonyme, Lénine.
Sa future femme, Nadejda Konstantinovna Kroupskaïa, surnommée Nadia, est une activiste communiste du même âge que lui.
Elle avale 8.000 kilomètres en train, plus trois jours de traîneau, pour retrouver son orateur préféré : les autorités l'ont laissé passer à la seule condition qu'elle épouse le déporté.
Celui-ci accepte le mariage et c'est là qu'ils vivront les jours les plus heureux de leur vie, même si Lénine est accaparé par l'idéal révolutionnaire. Elle le suit partout, à son retour à Moscou, en 1900, dans son exil en Suisse, où elle fonde Rabotnitsa (Femme ouvrière), un périodique féminin vite populaire qui connaîtra un succès énorme, à tel point qu'il est considéré aujourd'hui comme le Elle russophone.
Ils débarquent à Paris en 1908, où ils partagent un appartement de trois pièces rue Marie-Rose, près de la Porte d'Orléans, avec la mère de Lénine. Un bonheur petit-bourgeois, au cœur de la ville lumière.
Lénine s'encanaille si bien qu'il croise le destin de Inessa Armand, une jeune élégante de quatre ans sa cadette, militante russe, dont l'amant a été emporté par la tuberculose et qui s'est remariée depuis.
Malgré un coup de foudre réciproque, Lénine ne peut abandonner Nadia, son amour de Sibérie, atteinte qui plus est de la maladie de Basedow, aussi appelée «goître exophtalmique», une pathologie qui affecte la thyroïde et entraîne, entre autre, des troubles